jeudi 31 mai 2012


APPRENDRE LE FRANÇAIS EN 34 PETITES HEURES--
Est-ce possible!

C'est le temps alloué aux jeunes immigrants qui arrivent au Québec, qui ne parlent pas français et qui doivent étudier avec leurs vis à vis québécois!  Nous vous laissons imaginer la suite: leur réussite scolaire, leur intégration à l'école et dans la société, la motivation à poursuivre leur scolarisation...

Voici un texte de Madame Daphnée Dion-Viens qui atteste le ridicule de la situation.


(Québec) Le petit Manuel (nom fictif) vient tout juste de quitter son pays natal, en Amérique du Sud. Il ne parle qu'espagnol et vient d'intégrer une classe de cinquième année dans une école de Beauport. Pour lui permettre d'apprendre le français, la commission scolaire n'a que 34 heures d'enseignement à lui offrir... pour toute l'année scolaire.
À l'heure où Québec veut attirer un plus grand nombre d'immigrants, force est de constater que les services de francisation offerts dans les écoles de la région varient considérablement, d'une commission scolaire (CS) à l'autre.
Aux Premières-Seigneuries (qui couvre l'est de Québec), la commission scolaire accorde la première année 100 $ par mois par enfant, au niveau primaire. En embauchant un spécialiste à 30 $ l'heure, le calcul est simple : trois petites heures par mois. La CS affirme qu'elle fait ce qu'elle peut avec l'argent octroyé par le ministère de l'Éducation.
«Ce n'est pas une mesure facilitante pour les régions qui reçoivent peu d'immigrants, a affirmé mardi le secrétaire général, Jean-François Parent. Ce n'est pas suffisant pour les régions à l'extérieur de Montréal. On reçoit peu d'immigrants et on ne peut pas les regrouper, il faut offrir des services individualisés.» À la CS des Premières-Seigneuries, on compte cette année 55 enfants en francisation, répartis dans 45 écoles.
N'empêche qu'une trentaine d'heures pour apprendre une langue, c'est bien trop peu, affirme un enseignant, qui a préféré garder l'anonymat. «Ça n'a pas de bon sens! lance-t-il. C'est une aberration. La commission scolaire n'en fait pas une priorité, elle n'est pas prête à recevoir des élèves immigrants.»
Pourtant, selon les règles budgétaires du ministère, une somme mensuelle de 213 $ par enfant est octroyée pour offrir des services d'accueil et de francisation, un financement qui s'échelonne sur deux années scolaires et qui diminue de 25 % la deuxième année. Il a été impossible hier de se faire expliquer pourquoi la commission scolaire consacre moins d'argent à la francisation que ce qui est prévu par le ministère.
Autres commissions scolaires
Sur la Rive-Sud, la commission scolaire des Navigateurs consacre 213 $ par mois par élève immigrant. Il a toutefois été impossible de savoir combien d'heures par semaine sont offertes aux 25 élèves qui, cette année, ont besoin de francisation. De son côté, la CS des Découvreurs (ouest de Québec) consacre les mêmes montants pour ses 170 élèves allophones.
C'est toutefois la commission scolaire de la Capitale qui en accueille le plus. Cette année, des services de francisation sont offerts à 374 élè­ves. Au primaire, les enfants sont accompagnés, tous les deux jours, par une des neuf enseignantes spécialisées embauchées par la CS. Une somme de 280 $ par mois par enfant leur est consacrée, toujours grâce à la même subvention du ministère, indique la responsable des mesures d'accueil et de francisation, Nicole Pocholle. Grâce à une centralisation des ressources, tous les élèves ont droit au même accompagnement, assure-t-elle, mê­me si certaines écoles comptent un seul élève allophone.
Hier, ni le ministère de l'Éducation ni la Fédération des commissions scolaires n'ont été en mesure d'expliquer pourquoi les sommes octroyées par le ministère varient d'une commission scolaire à l'autre. «Il s'agit de la même mesure pour toutes les commissions scolaires», a indiqué la porte-parole Stéphanie Tremblay. Selon notre enseignant, la raison est bien simple. «Les commissions scolaires se gardent une certaine autonomie dans la gestion de leur budget, dit-il. Il y en a pour qui ce n'est pas une priorité.»

jeudi 15 mars 2012

SOURIRE EN COIN EN TOUTE AMITIÉ!

Comme toutes les histoires que vous avez entendues, la mienne n'est pas différente mais vous permettra peut-être de mieux comprendre combien nos comportements peuvent apporter des changements et créer des situations d’amitié entre les résidents d’une même localité.
Cette histoire nous montre que chacun est responsable de la manière qu’il s’y prend pour s’intégrer et surtout trouver sa place là où il se trouve.
Disons que je m'appelle Zu et je viens d'arriver au Canada. Je cherche à m'installer et à faire ma place dans cette localité. Je reçois l'aide en vêtements chauds: manteau, bottes, tuques, mitaines, chandails etc, mais je dois retourner chez nous dans mon appartement où je vis seul. Je rencontre une fois par semaine mon voisin qui prend son courrier. Je lui dis bonjour, il me lance un petit sourire en coin. Je recommence la même manège la semaine d'après, et c'est la même réponse et encore la semaine d'après, je commence à me poser la question si dire bonjour était interdit dans ce pays. À qui poser la question?, pas à mon voisin, surement pas! La semaine suivante, je m'abstiens de dire bonjour et lui fais un sourire en coin lorsque je le rencontre, il me répond par un hochement de la tête, Oh la la, je suis dans le pétrin, je commence à me dire que je ne comprends toujours rien. La semaine qui suit, je tends la main à mon voisin car je l'attendais cette fois devant la boîte à courrier. Il me regarde et me dit, tu ne lâches donc jamais! Je lui réponds mais lâcher quoi, je ne tiens rien dans mes mains!. Il secoue la tête et me lance un petit sourire en coin et me dit, vous êtes «ben» gentils vous autres. Je lui réponds que je viens d’arriver au pays et que je voudrais l’avoir comme ami. Il me regarde et dit personne ne m’a jamais parler de même, pauvre toi, tu es donc ben niaiseux et innocent!. Je lui demande c’est quoi ces gros mots, il me dit que c’est comme ça qu’on parle ici. Je m’appelle Zu lui dis-je et vous?, il me répond : ton nom ne m’intéresse pas et d’abord de quoi je me mêle?. Je me sens mal sur le champ, mais je réplique; pensez-vous que je m’intéresse au vôtre si ce n’est que nous sommes des voisins. La personne me dit : vous voyez on arrête là. Il secoue la tête et me fait un petit sourire en coin, sauf que cette fois-ci il me dit : je m’appelle Daniel, mais appelez-moi Dany. Il me donne sa main et voilà. Le sourire en coin devient un vrai sourire en toute amitié.